Idées reçues, vieux clichés

On bégaie parce que notre pensée va plus vite que notre parole
La pensée va plus vite que la parole chez 100% des individus dits normalement constitués, qu’ils soient bègues ou non.

On bégaie parce qu’on respire mal ou parce qu’on bloque sa respiration, le bégaiement est un problème de respiration
Parler sans respirer ou en apnée est tout à fait possible, dans les limites des capacités pulmonaires. Si si, essayez vous verrez ! En revanche, le bégaiement peut provoquer une mauvaise gestion de la respiration, une inversion du rythme respiratoire, des essoufflements.

On bégaie parce qu’on est timide, hypersensible ou hyperémotif
Ce serait plutôt l’inverse. La majorité des personnes timides, hypersensibles ou hyperémotives ne bégaieront jamais mais le bégaiement peut augmenter en intensité sous l’effet d’une intimidation, d’une émotion.

On bégaie parce qu’on est stressé, angoissé, anxieux, nerveux
Ce serait si simple ! Il suffirait alors de traiter l’angoisse pour faire disparaitre le bégaiement ! On a envie de dire que « ça se saurait » et que si tel était le cas, au moins 80% de la population souffrirait de bégaiement. Donc là aussi c’est plutôt l’inverse. Néanmoins, des personnes bégaieront davantage sous l’effet d’une angoisse, ce qui peut parfois justifier de la relaxation dans le traitement du bégaiement.

On bégaie parce qu’on a imité son père ou sa mère qui bégaie
S’il est exact qu’un parent (particulièrement une maman d’après les statistiques) qui bégaie a plus de chances d’avoir un enfant qui bégaie, ceci s’explique par la transmission du terrain génétique, et non par une simple imitation.

On bégaie parce qu’on a subi un choc émotionnel, un choc psychologique, un traumatisme
Une grande idée qui se heurte à une interrogation : qu’est ce qu’on a de concret pour affirmer qu’on n’aurait jamais bégayé sans ce choc ? Une grande idée qui se heurte aussi à une réalité statistique : tant d’enfants subissent des chocs et les traumatismes à répétition, sans jamais bégayer. Le bégaiement n’est pas un trouble psychologique.

On bégaie parce qu’on a peur de bégayer
Rajoutons un mot à cette phrase pour qu’elle soit vraie : on bégaie DAVANTAGE quand on a peur de bégayer. Voilà qui est vrai pour une majorité de personnes. Est-ce que vous auriez peur de bégayer si vous n’aviez jamais bégayé ?

On ne bégaie jamais en parlant seul, en parlant à des enfants, à des jouets, des animaux, ou en jouant un rôle, au théâtre.
Ce qui rend cette affirmation fausse est la négation et le « jamais ». Des personnes vous affirmeront qu’elles n’ont pas besoin d’interlocuteur pour bégayer, qu’elles peuvent bégayer aussi en jouant un rôle, etc.

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cédric